UX & Motion

Notre oeil est naturellement attiré par les objets en mouvements. C’est instinctif. Le mouvement attire l’attention de manière automatique. Une image animée a donc plus d’impact sur l’oeil d’un utilisateur qu’une image statique. Dans le domaine du digital, les animations sont passées en quelques années de tendance à norme. Au départ simple outil de différenciation de la concurrence, elles font aujourd’hui partie intégrante du design d’interface et cela, tant pour des raisons fonctionnelles que visuelles. Le motion joue désormais un rôle important au sein d’une expérience utilisateur. Il faut cependant veiller à user des animations au bon endroit, au bon moment, au risque de créer l’effet contraire et d’avoir un impact négatif sur l’expérience.

Le motion selon le Material Design de Google.

Dans le système du Material Design, le motion fait partie intégrante du système visuel. Tout simplement parce que dans la vraie vie, les objets n’apparaissent pas de manière abrupte, le motion transmet de l’énergie et communique une certaine forme de réalité naturelle. Les animations tendent à aider les utilisateurs à naviguer sur des interfaces, aussi complexes soient-elles, en leur apportant la bonne information au bon moment. Selon ces guidelines de Google, le motion, dans le monde matériel du design, est utilisé pour décrire une relation de spatialité entre des éléments, leurs fonctionnalités, rend l’interface fluide et donne une intention esthétique.

Motion & utilisabilité : quand l’animation crée du sens.

Aujourd’hui, pour comprendre comment fonctionne une application ou bien un site web, les utilisateurs se fient pour beaucoup aux animations et transitions qui, contrairement à de simples visuels statiques, guident l’utilisateur tout au long de l’interface. De plus, dans une approche centrée utilisateur, les animations parviennent à donner vie à une interface, la rendant intuitive, performante et humaine au plus possible. Les animations et le motion participent à l’utilisabilité d’une interface : c’est ce que l’on appelle les animations fonctionnelles.

[Qu’est-ce qu’une animation fonctionnelle ?]

C’est une animation subtile, intégrée de manière logique à l’interface, ayant un propos clair, qui permet de réduire la charge mentale cognitive de l’utilisateur en montrant par exemple un processus, mais aussi en mettant l’accent sur une interaction ou bien en créant un retour visuel après interaction. Les animations fonctionnelles ont une visée pédagogique et cherchent à réduire la courbe d’apprentissage de l’utilisateur en facilitant la compréhension des interactions.
Autrement dit, le motion est un langage qui nous permet d’en dire plus, de communiquer davantage sur une interaction et de dialoguer avec nos utilisateurs.

• Attirer l’attention.

Le mouvement attire l’oeil des utilisateurs dans une zone souhaitée en la distinguant des autres éléments de l’interface. C’est un élément différenciant. Une animation contrôlée permet de rendre une interface plus intuitive, plus prévisible et plus facile d’utilisation. Par prévisible, j’entends donner des indices sur ce qui va arriver par la suite.

• Créer une logique spatiale.

Par défaut, un changement de page se fait de manière abrupt ce qui peut perturber la compréhension. C’est ce que l’on appelle la “cécité au changement” ou bien la “cécité d’inattention” en science cognitive — lorsque que survient un changement, mais que notre cerveau ne parvient pas à déceler les modifications apparues dans notre environnement visuel. Cela arrive le plus souvent lorsqu’une page est rechargée automatiquement, ou bien lorsque nous clignons des yeux.
Ainsi, le motion design permet d’éviter les coupures nettes entre deux écrans — chose qui n’arriverait pas dans le monde réel —  et ainsi rendre l’interface plus humaine, plus matérielle, en guidant le regard tout au long de la transition vers la nouvelle vue. Le motion apporte une spatialité dans l’interface — Droite Gauche, Haut, Bas — ce qui aide les utilisateurs à s’orienter.

• Confirmer une action.

Le motion permet d’appuyer visuellement l’action que l’utilisateur est en train de faire. Pour chaque bouton cliqué, chaque interaction, chaque transition, l’ajout d’une animation peut être bénéfique pour l’expérience utilisateur. Un retour visuel crée de l’engagement et “delight” l’utilisateur. Dans certains cas, cela permet aussi de faire patienter l’utilisateur pendant que des choses se passent en tâche de fond (chargement de nouveau contenu, mise à jour de contenu …)

• Créer de l’émotion.

Enfin, le motion raconte une histoire, crée du sens, donne vie à un produit digital, rendant l’expérience utilisateur d’autant plus positive et “delightful”. Le motion apporte de la personnalité à une interface. Pour chaque bouton, chaque transition se cache une histoire. Quelque chose d’aussi simple que cliquer sur une vignette pour agrandir et révéler plus de contenus est valorisé par le simple fait de l’agrémenter une transition fluide. L’attention du détail est la clé d’une expérience mémorable puisque ces détails placent l’utilisateur au coeur du projet. Ainsi, animer l’UI permet de créer une expérience encore plus humaine et naturelle en apportant un nouveau niveau de profondeur au design d’interaction : l’émotion.

Tout est question d’équilibre

Il ne faut pas oublier que l’utilisation d’animations demande de la ressource sur le plan technique. Une sur-utilisation entraînerait un chargement beaucoup trop long. Les animations doivent rester par petites touches. Il ne faut pas animer les éléments simplement parce vous adorez l’animation. Une animation est aussi synonyme de distraction et pourrait éloigner l’utilisateur du contenu principal, ce qui serait l’effet totalement inverse de l’objectif de départ. Tout est donc question de balance, de justesse, d’équilibre, de proportion et surtout de bon sens.

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